Chinon Fabrice Gasnier, Cravant les coteaux, cuvée vieilles vignes

Je poursuis mon périple dans cette belle "Loire Valley" comme disent les anglais, à une quarantaine de kilomètre au sud-est de Tours. Un effort pour s'ouvrir aux rouges que je ne saisis décidément pas ici.

Chinon, ville historique attachée au personnage de Rabelais, quoique connoté Loire est bien au bord de la Vienne en amont de sa confluence avec la Loire.

Le cabernet franc - issu des terroirs du pays basque espagnol - y est roi, autrement appelé breton ou berton, est préféré au cabernet sauvignon pour des raisons de mûrissement et d'adaptation.

 

La cuvée vieilles vignes de Fabrice Gasnier est un 100% cabernet franc travaillé sur des raisins de vignes de 45 ans d'âge en moyenne élevés après macération dans des tonneaux - en fait cuves - de bois pendant 6 mois avant mise en bouteille.

Sa robe rouge cerise laisse augurer d'un vin ouvert et généreux, que j'ai dégusté sur un pavé d'autruche - élevage local - avec plaisir mais sans émerveillement. Un vin simple, sérieux sur des tons fruités, mais sans regain de classe.

Potentiel de garde important, mais est-ce vraiment utile ?

 

 

Ma note : 5 à 5,5/10 pour un rouge de Loire décoré mais loin de mes goûts.

 

Récompense et médailles:

Millésime 2004:
Médaille de Bronze au Salon des Vins de Chinon

Millésime 2003:
Médaille d’Argent au Salon des Vins de Chinon

Millésime 2001:
Liger d’Argent au Concours des Vins du Val de Loire

Millésime 2000:
Lys d’Or au Concours Interloire
Liger d’Argent au Concours des Vins du Val de Loire

Millésime 1999:
Médaille de Bronze au Salon des Vins de Chinon

Millésime 1997:
Liger de Bronze au Concours des Vins du Val de Loire

Millésime 1996:
Liger d’Argent au Concours des Vins du Val de Loire

Millésime 1995:
Liger d’Or au Concours des Vins du Val de Loire
Liger de Bronze au Concours des Vins du Val de Loire

 

Coordonnées :

Vignoble Gasnier
Jacky et Fabrice
Chezelet
37500 Cravant-les-Coteaux
France [e-mail]
Tél.: [phone]
Fax: [phone]

Vouvray François Pinon, Vernou-sur-Brenne

Des vins de Loire, je privilégie les blancs, secs d'abord, avec la légendaire Coulée de Serrant, de Nicolas Joly ou encore les fameux Muscadets Sèvre et Maine sur Lie AOC du sud de Nantes, moelleux ensuite, avec les Bonnezeaux, Coteaux du Layon et autres Vouvray.

Ce Vouvray signé François Pinon est issue d'une belle année de soleil favorable à la montée en sucre du Chenin, ce beau cépage élevé sur les bords de la Brenne et de Cisse qui se rejoignent à Vernou-sur-Brenne à quelques encablures de la Loire sur la frontières des fameux terroirs de Montlouis et de Vouvray.

 

Les tuffeaux - ceux-là même dans lesquels sont taillées les caves troglodytes du domaine - recouverts de silex et d'argile donnent au Chenin un support idéal à l'expression des arômes compotés de coing, de fruits exotiques et d'agrumes, ainsi qu'aux flaveurs d'acacia et d'épices.

L'expression moelleuse déambule sur votre palais comme sur un fils à l'extrême équilibre entre plaisir sucré et saturation. Caractéristique des grands vins, il manie avec élégance sa barre d'équilibre : une belle acidité.

 

Ce vin est magnifique en apéritif, sur un fois gras ou une entrée sucrée / salée. Il se sublimera également sur un beau roquefort en fin de repas, avant un moelleux au chocolat par exemple.

 

Ma note : 8/10 pour ce beau moelleux sans doute trop envoutant, voire "envahissant" pour mon palais. Une bonne idée pour les fêtes qui approchent. Sa robe dorée étincellante est d'une rare élégance. Servi à 12°C, il perlera d'une fine buée sur les parois des verres et semblera paré de sa toison de soirée.

 

 

Etendue des domaines :

Situation : à 10 km en amont de Tours sur la Loire 

Vouvray : 2200 ha

Montlouis : 500 ha 

Château Haut-Bailly, Pessac-Léognan

Les grands crus classés de Bordeaux n'ont pas tous traversé les siècles avec constance. Le Château Haut-Bailly a rejoint le Château Haut-Brion - le plus connu des Pessac - en 1959 dans cette sélection et n'a depuis rien perdu de sa superbe.

 

Ce Léognan est un vin de grande classe, sans doute l'un des tous meilleurs Bordeaux. Sa robe est intense, profonde, d'un noir dense qui laisse échapper quelques reflets pourpres à l'aération. Le nez est délicat, sur des tons très fondus et élégants de fruits mûrs. Sa finesse laisse imaginer celle de ses tanins et de son arôme en bouche.

Les saveurs de fruits rouges sont exceptionnellement mûres et fondues sur un lit de tanins en ordre serré. Ce nectar est loin de la primeur du fruit et l'on ne s'en lasse pourtant pas ; loin également de quelque amertume ou acidité excessive ou "à potentiel". Pas de défaut dans ce tableau grandiose et homogène, so bordelais, tellement français.

 

Le château Haut-Bailly se situe à la gauche de Léognan non loin des château Larrivet Haut Brion - le château Haut-Brion étant lui près de Pessac plus au nord - et château de Merlet. La  famille Sanders a vendu son domaine de 25 hectares en 1998 à un banquier américains amoureux des très grands vins français, Bob Wilmers.

Pour environ 40 Euros, vous disposerez d'un chef d'oeuvre d'élevage à la française, sans faute, tout en finesse, une pure merveille du Bordelais, très loin des goûts exotiques et des plats relevés.

 

Je vous le conseille, comme me l'a fait goûté mon ami Eric, sur un navarrin d'agneau aux petits légumes, si possible sans sauce. C'est le vin qui s'apprécie ici. On l'accompagne d'un plat et non l'inverse !

Beaucoup de bonheur subtil au milieu des mes dégustations chéries du Sud.

 

Ma note : 9,5/10 dans son style sans aspérité. Pessac-Léognan, pays de Graves, je vous aime !

 

Propriétaire : Robert G. Wilmers
Administrateur : Véronique Sanders
Maître de chai : Jean Christophe Paignac
Chef de culture : Gabriel Vialard
Oenologue : Pascal Ribéreau-Gayon, Denis Dubourdieu

 

Terroir : Sables et graves
Superficie : 25 hectares

Domaine de Grava, Bordeaux de J Fonteyreaud à Verdelais

Ce millésime 96 est déjà un très bonne année en bordeaux rouge, il ne fait pas exception sur le Domaine de Grava. Dégusté cette année, il tient ses 10 années avec classe.

Un très beau classique de Cabernet Sauvignon bien vieilli, aux arômes fondus et subtils à dominante cassis sur des tons de sous-bois, de tabac, de truffe et de fumée. Une merveille sur des cuisses de canard grillées au four !

Verdelais se situe dans la région bordelaise de l'entre-deux-mers entre sainte-croix du mont à l'Ouest, les côtes de bordeaux-saint-macaire à l'Est et la ville de Langon de l'autre côté de la Garonne au sud.

 

Ma note : 7,5/10 pour ce très beau bordeaux avec un excellent rapport qualité / prix. Acheté 25 à 30 Fr à l'époque.

 

 

Ercavio, Tempranillo roble, Toledo Castilla

Alexandra Schmedes, Gonzalo Rodriguez et Margarita Madrigal sont oenologues et amis. ils ont fondé ensemble la bodega "Mas que Vinos" et leur premier vin "Ercavio", ancien nom de règlement romain.

Autant dire que nos amis sont tout sauf des héritiers ou des amateurs. Rigueur, modernisme, choix de terroir, expérience acquise en région de Rioja sont à l'origine de leur production amoureuse.

 

La bodega "Mas que vinos" modernisée sur la base d'une ancienne propriété familiale du XIXème siècle est installée à 60 km à l'est de Tolède - Toledo - à 750 mètres d'altitude ce qui lui assure des nuits fraîches et des jours toujours chauds dans cette région de Castille - Castilla - au climat continental. Les sols argilo-calcaires accueillent sur 15 hectares un vignoble majoritairement Cencibel (Tempranillo), mais également composé de Grenache, Cabernet Sauvignon et Merlot. L'élevage passe par 5 mois en fût de chênes français et américain.

 

La cuvée "Roble" est un 100% tempranillo, ce cépage espagnol - comme le grenache et le carignan - extraordinairement fruité et puissant.

L'Ercavio est un vin fort, très fruité sur les baies rouges et noires, alcoolique - 13,5% - tant au nez généreux qu'à la mise en bouche riche en matière. On peut penser qu'il manque un peu de finesse mais l'équilire est bien là.

 

Ma note : 7 à 7,5/10 pour ce vin un tantinet trop fougueux, mais très beau potentiel de l'Espagne du goût et des cépages.

 

Note Parker : 90/100.

 

Vinho Ribatejo D'Arada, Tinto 2000

Après bien des déconvenues en territoire viticole portugais, je me dois de poursuivre mes investigations. La région de Ribatejo (en noir sur la carte) est au centre du Portugal. Elle est parcourue par le Tage et servie par des sols alluviaux abondants.

Le vin de Fernando Filipe & Filho est un assemlage Castelão et Tinta Roriz. En fait, le Tinta Roriz est mieux connu en espagne sous le nom de Trempranillo, un merveilleux cépage qui apporte couleur en verre et finesse en bouche sur des tanins doux. Le cépage Castelão est aussi connu sous le nom de Periquita produisant un vin sombre au nez de prune et puissant en bouche.

 

Ce Tinto D'Arada 2000 a bien vieilli et malgré un nez trop discret, il reste agréable au palais. J'ai déjà dégusté le même millésime il y a deux ans et ses grandes qualités sont encore là avec une puissance et un fruit  explosifs désormais arrondis sur des tons torréfiés, grillés et légèrement boisés (élevage en barriques de chêne français). L'attaque en bouche est noble, fruitée (fruits rouges), tout en équilibre. Un vin puissant et généreux.

 

Ma note pour ce vin "commun" de Ribatejo : 5,5/10.

 

Un vin intéressant à petit prix (inférieur à 7Euros) pour une consommation usuelle sur des viandes grillées.

Chatus, vin et cépage de Payzac, pays des coteaux de l'ardèche

Je suis très fier de vous présenter à la fois ce vin et ce cépage car je suis quasi certain qu'ils vous sont inconnus - comme à moi il y a encore quelques mois. Le cépage "Chatus" est un ancien cépage cévenol (ardéchois et drômois) très répandu au XIXème siècle - également appelé chatelus, houron à Saint Péray, charos dans l'Ardèche, corbel dans la Drôme, corbesse dans l'Isère et Negro en Italie - et qui a presque disparu de notre territoire national. Il a été foudroyé par le phylloxéra et balayé par l'arrivée de nouveaux cépages concurrents.

 

Des passionnés l'ont fait revivre, notamment à Payzac en ardèche méridionale, en lançant un ré-encépagement en terrasses ou "faïsses" caractéristiques de la région.

 

Je serais curieux de le proposer en dégustation à l'aveugle à des amis oenologues. Que diraient-ils ? Un vin étranger sans doute, ou régional confidentiel.

La découverte de ce vin mono-cépage est exceptionnelle au premier sens du terme, car rien de ce que vous connaissiez avant ne s'en rapproche. Et cela est excitant.

 

La robe du Chatus est limpide mais d'un rouge intense dès qu'il trouve un peu de profondeur dans le verre ou en bouteille / carafe. Ce vin est extrêmement brillant.

 

Au nez, je suis frappé par un goût fort, très caractéristique et que je connais bien, celui de la grenade presque mûre. La proximité est frappante. Biensûr ce goût s'adjoint d'une très forte astringence et d'une belle acidité. Mais le vin est bien conçu, on ne trouvera pas d'amertume en bouche, ce dont on peut douter à l'étape du flairage.

 

En bouche, l'acidité se confirme sur les bords de la langue lorsque vous faites rouler le vin vers le fond du palais. Le Chatus se confirme très tannique et l'on n'imagine que difficilement qu'ils puissent vraiment s'arrondir. Pour autant, le millésime que j'ai dégusté est un 2003. A revoir dans 5 à 10 ans...

Les parfums sont concentrés sur la grenade, la griotte, la groseille à maquereau avec un zeste de cannelle. Certains y voient de la pâte de coing mais l'acidité du millésime n'a à mon sens pas encore révélé de ton compoté.

 

A carafer une heure environ avant dégustation.

 

Accord mets / vin : gibier, fromages de chèvre.

 

Ce Chatus passe 12 mois en fût de chêne au terme de sa longue macération et titre 13%.

 

Inclassable et difficilement notable, je lui donnerais 5/10 pour la typicité et l'originalité mais ce vin ne serait pas à mon goût pour une consommation régulière.

Dans tous les cas, une expérience Unique !