18/09/2006
Chatus, vin et cépage de Payzac, pays des coteaux de l'ardèche
Je suis très fier de vous présenter à la fois ce vin et ce cépage car je suis quasi certain qu'ils vous sont inconnus - comme à moi il y a encore quelques mois. Le cépage "Chatus" est un ancien cépage cévenol (ardéchois et drômois) très répandu au XIXème siècle - également appelé chatelus, houron à Saint Péray, charos dans l'Ardèche, corbel dans la Drôme, corbesse dans l'Isère et Negro en Italie - et qui a presque disparu de notre territoire national. Il a été foudroyé par le phylloxéra et balayé par l'arrivée de nouveaux cépages concurrents.
Des passionnés l'ont fait revivre, notamment à Payzac en ardèche méridionale, en lançant un ré-encépagement en terrasses ou "faïsses" caractéristiques de la région.
Je serais curieux de le proposer en dégustation à l'aveugle à des amis oenologues. Que diraient-ils ? Un vin étranger sans doute, ou régional confidentiel.
La découverte de ce vin mono-cépage est exceptionnelle au premier sens du terme, car rien de ce que vous connaissiez avant ne s'en rapproche. Et cela est excitant.
La robe du Chatus est limpide mais d'un rouge intense dès qu'il trouve un peu de profondeur dans le verre ou en bouteille / carafe. Ce vin est extrêmement brillant.
Au nez, je suis frappé par un goût fort, très caractéristique et que je connais bien, celui de la grenade presque mûre. La proximité est frappante. Biensûr ce goût s'adjoint d'une très forte astringence et d'une belle acidité. Mais le vin est bien conçu, on ne trouvera pas d'amertume en bouche, ce dont on peut douter à l'étape du flairage.
En bouche, l'acidité se confirme sur les bords de la langue lorsque vous faites rouler le vin vers le fond du palais. Le Chatus se confirme très tannique et l'on n'imagine que difficilement qu'ils puissent vraiment s'arrondir. Pour autant, le millésime que j'ai dégusté est un 2003. A revoir dans 5 à 10 ans...
Les parfums sont concentrés sur la grenade, la griotte, la groseille à maquereau avec un zeste de cannelle. Certains y voient de la pâte de coing mais l'acidité du millésime n'a à mon sens pas encore révélé de ton compoté.
A carafer une heure environ avant dégustation.
Accord mets / vin : gibier, fromages de chèvre.
Ce Chatus passe 12 mois en fût de chêne au terme de sa longue macération et titre 13%.
Inclassable et difficilement notable, je lui donnerais 5/10 pour la typicité et l'originalité mais ce vin ne serait pas à mon goût pour une consommation régulière.
Dans tous les cas, une expérience Unique !
08:25 Publié dans Les Ardéchois | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : chatus, ardèche, coteaux de l'ardèche, payzac
04/09/2006
Les Buis d'Aps, pinot noir des coteaux de l'ardèche
Après les coups de maître des fameuses vendanges d'octobre, des viogniers magnifiques également en sec, de la cartagène de ruoms, et les essais confidentiels de merlot ou chardonnay, il me semble que les choix marketing et tradition de l'uvica (union des vignerons ardéchois de ruoms) sont très pertinents.
Ainsi ce pinot noir est une bonne surprise du terroir ardéchois calcaire et basaltique d'Alba la Romaine.
Parfaitement équilibré, il est bien né et n'a rien à envier à un jeune bourgogne d'entrée de gamme. De robe limpide caractéristique d'un jeune pinot noir, il est léger et gourmand comme un voile de cassis sur des arômes de noyau cérise. C'est un vin de repas d'été, qui accompagne, avec souplesse et continuité, mais il ne prendra jamais la première place.
Je vous le conseille sur des charcuteries, avec des salades ou de la volaille grillée, au soleil, sur une terrasse ombragée.
Ma note : 5/10 pour ce petit vin sympathique à petit prix - 5Euros.
08:45 Publié dans Les Ardéchois | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : buis d'aps, pinot noir, coteaux de l'ardèche, vin léger
11/08/2006
Terre d'Eglantier, Viognier des coteaux de l'ardèche
La cave coopérative de Ruoms vient de sortir une nouvelle gamme Réserve des Terres d'Ardèche.
André Mercier, le président des vignerons ardéchois explique la spécificité de cette gamme par "la sélection des parcelles, la stricte maîtrise des rendements et le suivi régulier et systématique du cycle végétatif par une commission technique".
J'ai testé pour vous le cépage au plus fort potentiel de l'Ardèche méridionale, un blanc typé et racé issu des terroirs de Condrieu et d'Ampuis : le viognier, dont je vous ai parlé tant en sec qu'en vendange tardive.
Ce viognier est très bien élevé, de belle classe, un très bon vin dès sa première année ce qui était rare jusqu'alors sauf les grandes années. L'Ardèche peut être fière de ce beau vin, gras et ample, au bouquet floral prononcé et très raffiné, à la suite en bouche continue jusqu'à la finale subtile et très typique sur des tons de tilleul.
Les fleurs blanches telles celles de l'amandier sont plus présentes que sur les vendanges d'octobre et l'abricot plus discret. La violette pointe ses pétales et les concepteurs de ce vin y retrouvent celles de la fleur d'églantier ; j'ajouterais l'aubépine.
Ma note : 8/10 minimum avec un excellent rapport qualité/prix pour environ 7Euros le col. Je pense que ce vin peut espérer à l'avenir de belles médailles dans les concours nationaux.
23:05 Publié dans Les Ardéchois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : viognier, ruoms, ardèche, réserve, coteaux de l'ardèche