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07/09/2008

Fast Food Nation

fast-food-nation.jpgLe sujet de la filière beef de fast food aux US semble gagnant "par construction" pour un film scandale et révélations. Les seules choses que l'on apprend au final avec FFN sont assez décevantes.

On retiendra tout de même les étendues râpées couvertes de beauvins à perte de vue, ou l'état concentrationnaire extrême de ces kilos de viande sur pattes aux beuglements sinistres d'avant mort. L'abattage en est presque rassurant par son caractère automatisé, rapide - la douleur de l'animal est sans doute plus brève que le stress de son transport et de sa rétention finale - et sanitairement propre.

Le statut des immigrés clandestins du sud est marqué par la dangerosité du processus d'abattage : rapidité d'exécution, machines tranchantes qui peuvent à chaque instant vous ôter un doigt, un membre, ou vous broyer de la tête aux pieds.

Enfin, "clou du spectacle", le secret de fabrication du "Big One", nom du hamburger à succès de la firme "Mickey's". En extrayant la panse et les abats du boeuf, il arrive que les boyaux précédant le colon soient percés par mégarde et que de la bouse de vache se loge sur la viande, assaisonant avec finesse, le steack made in US...

On se dit que là aussi, le scoop est mineur et que les mesures des autorités sanitaires doivent suffire..

Rien par contre sur la composition du steack à burger qui hérite de tout ce qui n'a pu être placé dans le registre de la viande "de choix". Rien de plus sur le taux de renouvellement des huiles, la propreté des serveurs, la teneur en graisse, l'origine de cette graisse, les compositions d'additifs chimiques de goût, les substitutions d'aliments..

Fast Food Nation n'est pas un documentaire, je n'oserais pas le qualifier de film, et vous en prenez pour 2 - oui deux - heures !

Les stars présentes dans ce casting loupé ne peuvent pas grand chose pour rattraper l'ensemble. Bruce Willis a au moins pu gagner un pari : manger un "Big One" aux essences fécales ! Sacré Bruce. Il joue bien le coup à chaque bouchée, on en redemande..

Les détours de la bande d'étudiants révolutionnaires à la papa sont lourds, inutiles. Bref, on est content de voir la bande de fin.

 

supersize-me.jpgDe quoi désespérer Michael Moore qui donne de sa personne pour assembler des morceaux de reportages, investigations, intrigues de films et arrive à captiver même sur des univers et rythmes parfois décousus.

Morgan Spurlock a heureusement su traiter le sujet de l'obésité et de la mal-bouffe US avec Super-Size Me qui pour le coup est une expérience humaine intéressante. A la fois film, reportage, expérience personnelle, Morgan Spurlock s'investi pleinement dans son film dont il est le propre cobaye. Je me souviens de l'interview par Morgan un jour lambda de semaine de tous les habitués de l'établissement Mac Do du coin. Au moins deux personnes avouent manger tous les jours au Mac Donalds, .., le big mac !

 

Je ne remercierai jamais assez mon éducation culinaire française, elle qui me fait distinguer les odeurs et ce d'autant mieux qu'elles sont grossières.

 

Regardez SuperSize Me, fuyez Fast Food Nation !

10/07/2006

Olé ! Gérard Depardieu, Gad Elmaleh et Sabine Azéma

medium_ole-gerard-depardieu-gad-elmaleh.jpgJe vais rarement au cinéma et parfois je me dis qu'un peu de fraîcheur en grand écran ébranlerait mon quotidien pour de bon. Pas avec Olé ! en tous cas...

 

Gad Elmaleh semble écrasé par le monstre Depardieu et donne l'impression, faute de sur-jouer, de ne pas être à son aise dans ce rôle, sensé au départ, puis rendu grotesque par un scénario forcé. Tout part bien et l'on se dit que les ingrédients sont là, comme dans une affaire de goût pour une histoire fine, sensible, sur les rives de la pensée et de l'épiderme. Gad alias Ramon - ou Pedro - est le chauffeur d'un grand patron - Gérard - qui allie goût pour le golf, la cuisine et les cigares à la classique maîtresse - rue de Spontini - d'un couple usé dans lequel Sabine Azéma joue très bien l'épouse hypocondriaque précieuse.

 

Florence Quentin n'est pas Bernard Rapp, Gad n'est pas Giraudeau et ce film est globalement une tarte à la crème grossière, lourde, indigeste. Les caricatures étouffent et les blagues ne sont pas drôles. On reste pour espérer une perle cinématographique autour de ce duo prometteur. La sortie alcoolique des deux garçons dans une gargotte espagnole donne espoir. On se prend à frissonner en voyant Depardieu accoutré d'une nappe blanche à carreaux rouges autour du coup dansant le flamenco avec Gad, mais au bout de trois prises d'angles différents et des trois cambrures de rein des partenaires, on devine qu'il n'y a plus rien à espérer. Pas plus lors de la leçon de danse de Ramon et sa femme dans leur palace andalou. Le scenario est vide, on ne regardera pas le making-off si tenté que quelqu'un ait eu la mauvaise idée d'en loger un sur le Dvd.

 

On ne retiendra pas non plus les dérapages de Depardieu en Harley Davidson dignes d'un Camping ou autre film bas de caisse.

 

Bref, ces deux là auraient gagné à refuser tant de platitude pour se concentrer sur une histoire humaine, saisissante, pourquoi pas décalée, comme le sont ces deux acteurs. L'argent est un vice lorsque l'on s'appelle Depardieu, Depardieu est un vice lorsque l'on s'appelle Gad Elmaleh. On peut comprendre l'envie du gamin, mais pas l'appétit du monstre du cinéma.

 

Un film que seul Le Parisien est en mesure d'apprécier.

 

Ma note : 0,5/10. Vivement le prochain Sofia Coppola !