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20/08/2010

Chez Mamelou, Dolus d'Oléron : églades et mouclades en famille

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En région parisienne, ce nom annoncerait proablement un concept « branchouille » ou faussement campagnard. A Dolus d’Oléron, entre Saint-Pierre et le Château d’Oléron, cette adresse familiale est un des bons coins de l’île. Mamelou vous accueille et vous place avec un sourire simple et sincère. Le fils prend les commandes habillé d’un t-shirt « chez Mamelou », une huître dessinée en guise d’écusson. Son père flambe les églades devant les convives amusés.

chez-mamelou-chenaux.jpgUn chapelet de cabanes d’ostréiculteurs, dont la plupart ont malheureusement été abandonnées ou reprises par des artistes et autres magasins bobos, est posé le long des chenaux vaseux et salés, corsetés de boucaux et pieux de repère. Les bateaux à fond plat et matériels ostréicoles gisent et s’animent au grès des marées. Entre terre et mer, calme plat et forte activité, le lieu est atypique et laisse l'esprit vagabonder. Mais un point est commun à tout cet environnement : la simplicité naturelle.

chez-mamelou-baraque.jpgEt le succès est assuré : on mange « à la maison », des plats de fruits de mer que l’on ne fait précisément pas à la maison. Les formules sont fraîches, sans chichi et les quantités importantes autant que les prix raisonnables. J’ai noté le dessert de tartes maison au beurre salé à 2,5 euros, eh oui ! Sur l'autre île, de France ce
lle là, les desserts ont tendance à devenir l'arnaque de la carte à souvent plus de 7 et 8 euros..
 Mais pour revenir aux plats principaux, ils sont typiques, goûteux et radicalement simples.


chez-mamelou-eglades-moules.jpgLes églades, par exemple, sont une spécialité oléronaise de moules alignées en rangs ou en cercles concentriques, sur la tranche, posées sur une plaque de lauze ou une épaisse planche de bois.

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Ces beaux arrangements de moules sont placés sur une table de fer, recouverts d’aiguilles de pins auxquelles on met le feu. En quelques secondes les moules sont cuites sous le brasier et acquièrent une saveur unique de fumée et de pin.chez-mamelou-eglade.jpg

Pour ceux que les églades n’attirent pas, la moule est également proposée en mouclade (préparation cuisinée avec vin blanc, curry, beurre, jaune d'œuf, persil et bouquet garni). Les huîtres sont de bonne qualité et les palourdes marinières d’une tendresse formidable.

Je vous conseille la bière blanche locale « des naufrageurs », encore en fermentation si l’amertume du brassage à l’ancienne ne vous rebute pas.

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Globalement un excellent rapport qualité / prix / ambiance. Il vaut mieux réserver et prévoir de prendre le temps de vivre et de s’évader..


Contact :
Route des Huîtres Chenal de la Baudissière
17550 Dolus d'OléronFrance
Tél : 05 46 75 44 41

28/12/2009

La Criée Maison Lucas à Quiberon, restaurant

la-criee-6.jpg« La Criée » is an « on the rock » restaurant and « it rocks ! ».

Pas encore de fioritures dans le décor de ce restaurant purement breton, mais déjà les marques d’une tradition ancrée et d’un sens du beau. Le service est souriant, ultra efficace. L’assiette est traditionnelle, solide et d’une fraîcheur inégalable. Le plateau de fruits de mer « Gargantua » vous fera travailler une bonne heure et demie avec délice.

la-criee-1.jpgLa langoustine y est de bonne taille et d’une douceur fondante presque surnaturelle. Je vous conseille de faire leur fête aux bulots, crabes et autres crevettes et bigorneaux avant, car sinon la chute est rude.

L’établissement familial est en cours de re-conception par le neveu de la patronne des lieux et l’on peut déjà apprécier sa touche par l’ambiance musicale géniale qu’il y a planté (Diana Krall, Remy Shand…). Le futur design de cabane de pêcheur devrait rendre au chef le décor que ses mises en scène culinaires méritent !

la-criee-7.jpgLa Criée mérite pleinement son nom. Sachez d’ailleurs qu’ici, on ne sert pas de viande et ce n’est pas prêt d’arriver ! La carte est fournie et les habitués de 15 ans savent honorer ce lieu de pèlerinage.

La Maison Lucas, c’est à Quiberon, un restaurant, un atelier de fumage artisanal et une poissonnerie.


Ma note pour la degustation ultra fraiche de fruits de mer : 10/10, never seen before !


Coordonnées :

Maison Lucas
Port Maria - Quiberon

Poissonnerie : 02 97 50 09 50
Restaurant : 02 97 30 53 09

21/12/2008

Cuisine africaine, O Maquis, Chambourcy

o-maquis.jpgQuittez Paris, les restaurants aux codes convenus, l'exotisme aride des recherches artificielles ou forcées ! Fuyez pour un temps ces atmosphères guindées et précieuses, cet anonymat mortel du "must be seen" de galerie.

 

Rejoignez un endroit authentique, magique de simplicité, de convivialité et de tenue : O Maquis. Une case au design de brousse, lovée en double fond d'une pizzeria banale de centre ville des Yvelines.

 

o-maquis-3.JPGComme tout lieu vivant d'exception, l'équipe incarne cette chaleur africaine des petites cabanes de bord de pistes tenues par les "tatas", mamans de coeur de ces restaurants si familiaux. Le service est simplement parfait, écrin de sa belle cuisine, pincée d'humour et d'amour, attentif au confort de ce voyage culturel collectif et sincère.

 

La beauté illumine cette pépite d'humanité et de gastronomie, ce mariage sucré salé, exhubérant et rigoureux, délirant et finement dosé, rôti et saisi, épicé et équilibré. L'étonnement est dans tous les détails de cet accord d'intuition et de nature. Les bois récupérés, usés de vie des tables lourdes et inégales soutiennent les palettes des plats et sauces multicolores. Les petites coques de coco retiennent au chaud la Mafé arachide, la Timati tomate, l'Attavi coco ou la Ma Bouba huile de palme. Xylophone de saveurs du sud..

o-maquis-2.JPGLes notes des griots semblent s'échapper des brochettes acidulées de fruits flambés et de celles grillées des viandes aromatisées.

 

J'adore le Navi Lolo - brochettes d'agneau - et espère tester prochainement le Tanti Michou - brochettes de bœuf. Les amoureux de poissons se régaleront d'un poisson braisé entier d'après pêche, le Sista ou de l'Attavi, ces belles gambas grillées aux herbes.

 

Le poulet, les brochettes, les poissons, sont tous accompagnés avec bonheur de riz deux fois cassé, d'une bonne purée de patates douces à Maman, de manioc et bananes plantin.

Les entrées sont rafraîchissantes, créatives, et je vous recommande le Da Mattilde et sas avocats, pamplemousse, crevettes et salade.

Les vins du monde jouent la gamme des blancs secs, rouges corsés et rosés frais d'Afrique du sud notamment.

 

Pour 32 euros en formule entrée, plat dessert, il ne reste plus qu'à espérer pouvoir encore réserver sans trop de délai dans cet oasis de chaleur humaine.

Bravo à l'équipe d'O Maquis à qui je souhaite d'essaimer largement !

 

Contacts :

Restaurants O'Maquis
Tél. : 01 30 65 99 00
41 Grande rue - Centre ville - 78 240 Chambourcy - Parking gratuit à la Mairie

Tél. : 01 69 03 94 98
26 rue de Boissy Saint Léger - 91480 Quincy Sous Sénart

Horaires d'ouverture : Tous les jours de 11h30 à 15h00 et de 19h00 au soir
Fermeture : le dimanche midi et lundi toute la journée.

 

13/08/2008

Swinging BBQ, Barbeque balançoire !

swinging-bbq-1.jpgDésert rouge, chaleur, immensité, rudesse et beauté des paysages aux frontières de Monument Valley et du Grand Canyon américain, Mexican Hat porte bien son nom de torpeur caniculaire. Il n'y a rien ici que la nature sèche, une brise surchauffée, le Colorado tapi au fond de canyons escarpés, un hôtel et une station service. Le Mexican Hat Inn accueille les voyageurs le jour et les restaure le soir.

 

Dans cette oasis improbable, les cowboys se retrouvent autour d'une bière (budweiser ou miller) et d'une pièce de boeuf grillée ; en fait "balancée" et tendrement saisie à la flamme sur une grille géante rythmée par les secondes.

 

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Pour 30 dollars, le swinging cowboy vous préparera un "ribeye" (gros steak taillé dans les côtes de boeuf) de plus de 500g avec ses beans et sa verdure. Ne manque, à mon goût, plus que le gros sel et les assaisonnements, mais le cowboy n'est pas là pour ça.

Le boeuf est sans os, d'une épaisseur sans fin et d'une tendresse absolue. Le couteau proposé est gigantesque, la lame dentée double de largeur et on se dit à tord qu'il va falloir combattre avant de déguster. Ceci n'est que pour le folklore, car la viande est parfaite et se laisse découper avec soin.

 

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Le maître du "swinging bbq" oeuvre en jeans, chemise, foulard et chapeau sous une chaleur que le soir n'éteint pas. J'observe une chope glacée et givrée à la main - elle est servie vide sortie du freezer - ce spectacle de mouvements cadencés et de températures extrêmes. Et si vous passez par là ne faites pas l'erreur de vous rabattre sur les steak hachés et les hamburgers.

Le ribeye est l'unique choix possible dans un menu déjà réduit aux plats de boeuf. Et qui dit ribeye dit plat unique. Cela tombe bien puisque la maison ne donne pas dans les desserts, bien inutiles ...

 

27/07/2008

Restaurant le Tournesol, Paris 16ème

Le Tournesol "is so much Parisian" !

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Le bistrot exhale l'air de Paris, avec distinction de tons, de service et d'ambiance. La salle et le tour de comptoir sont de bois poli de générations conviviales et bourgeoises. On y trouve la sérénité d'un quartier ancré dans le temps, pour y lire les nouvelles du monde, comme à Vienne, sur la place Freyung.

 

Carreaux noir et blancs aux profils de diagonale, comptoir de marbre rosé vieilli et de bois, séparations de verre aux fleurs désuettes, piliers lisses à la crème, tabourets perchés au cuir noir et chaises usées mais encore vaillantes. Les bouteilles d'eau dépolies aux longs cous sont fraîches en ce mois de juillet estival.

 

Le calme de la salle au parquet sombres et rideaux pourpres laisse percevoir la clarté du moment, les passantes aux silhouettes légères, la Seine si proche et accordée au ciel bleu du Paris des poètes.

 

47ef80acb53d8590ab87e28308b207bc.jpgLes couleurs de la terrasse sont reposantes : noir, vert, bleu de la Seine et du ciel.

L'assiette est soignée et le simple tartare de boeuf est d'une délicatesse exquise, finement poêlé en surface, cru et fondant au coeur. L'accompagnement est un classique revu avec brio ; les frites sont faites à la main, fines, pleinement grillées - n'en avait-on jamais goûté ? - la salade mélée à la roquette est franche et bien équilibrée. Le boudin noir aux deux pommes, purée maison vous replonge aux sources de la cuisine campagnarde sans excès ni lourdeur. Les appétits plus légers choisiront par exemple les ravioles de Royan au basilic.

 

Entre la Tour Eiffel, le Trocadéro et la Seine, le Tournesol est un nid de bon goût, un havre de sérénité, où tout est fait pour que votre rythme et vos pensées s'accordent avec harmonie.

 

Contact : http://www.le-tournesol.fr/
Le Tournesol
2, avenue de Lamballe
75016 Paris

Tél : 01 45 25 95 94
info@le-tournesol.fr

 

08/12/2007

Le Louchebem, restaurant, paris 1er arrondissement

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Le coeur de Paris bat au Louchebem - ou louchébem - entre tradition des marchés des halles, argot local de titi parisien, tradition culinaire authentique et finesse de goût. La rudesse conviviale des professions de bouche et de boucherie de la capitale se retrouve dans le service, franc, pince-sans-rire, efficace sans paraitre pressé de ces garçons de boucher aux tabliers traditionnels.

Le décors respecte lui aussi cette tradition du quartier des bouchers des halles, entre sobriété carrelée et rouge et blanc des nappes de brasserie.

 

La viande dans ses tons bleux et saignants favoris est façonnée selon les plus beaux classiques du genre. Les plats n'appellent pas des menus aux multiples étages. On vient ici pour goûter une belle pièce de viande, tout simplement, délicieusement avec complicité des serveurs et amours des cuisiniers. L'aiguillette de boeuf à la ficelle est bouillie, dressée en assiette creuse avec un peu de bouillon, entourée de légumes et accompagnée d’un canon d’os à moelle.

 

Les accompagnements ne jouent pas les supplétifs d'un plat en manque de souffle : une purée écrasée de pommes de terre offre une beau support à un trio de gigot rosé, filet de cuisse de boeuf saignante et jambon braisé. Quelques frites faites "maison" et bien salées se plaisent en faire valoir d'une belle côte de boeuf, entrecôte ou tout simplement d'un tartare finement piqué d'herbes, condiments et épices.

 

Pour parler louchebem, c'est simple... prenez la première consonne des mots et placez là à la fin du mot tout en la remplaçant en début par un la lettre "l". Pour finir, rien de tel en fin de mot qu'une terminaison argotique typiquement en "ème", "muche" ou encore "oque".

 

Quelques mots du largonji -jargon - des louchébems :

boucher = louchébem
gigot = ligogem
femme = lamfé
monsieur = lesieum


cher = lerche
douce = loucedé ou loucedoc
fou = loufoque 

patron = latronpuche
Portefeuille = larfeuille
sac = lacsé

 

Contact :

31, Rue Berger, 75001 Paris
Tel : 01 42 33 12 99 - Fax : 01 40 28 45 50

 

Crédit Photo : DodoPappa

23/04/2007

Bacari, cichetterie, trattoria, osteria e ristorante

medium_trattoria-luc-bretones-2.jpgEn Italie, on se presse lentement, avec rythme et art de vivre, au son des sens et des envies.

Une petite pause se transforme en évasion gastronomique intense, en voyage immobile et complicité latine.

Le profil potelé du quinquagénaire du comptoir au tablier d'artisan du métier de bouche installe bien l'ambiance visuelle du "bacari" que l'on franchit avec curiosité et émerveillement.

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Les pavés de la ruelle fourmillent, le bacari  ou "cichetterie" assemble avec sérénité les couleurs, senteurs et arômes d'un tableau vivant, comme autant de touches aux reliefs savoureux, peintes au couteau, en mode impressionniste.
Les fruits de mer et légumes méditerranéens préparés en bouchées se bousculent en cascades de fraîcheurs du moment. Poivrons pelés multicolores, saisis à l'huile d'olive, calamars et sèches frites natures ou en beignets dorés, pois, fèves et haricots blancs frais sur un filet de première pression ou un vinaigre balsamico di Modena, sardines en filets ou petites et entières, amuses bouche au condiment, poissons et viandes hachées doucement cuisinées.

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Les jambons de Parme, de San Daniele coupés en chiffonnade fondent en bouche. Le "novello" rouge fruité et vif divertit des papilles concentrées sur leur met de choix.

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Sur le pouce au comptoir en discutant avec les convives du moment, en suivant les buts du calcio, ou en lisant les titres de la gazzetta, la mi-temps devient une tranche de bonheur simple. Tous les milieux se rencontrent dans ces chapelles laïques où la madone n'est finalement jamais très loin.

Les "chichetti" sont des gourmandises, à l'unité ou en brochette et un liant culturel puissant. Déjà accompagné ou en soirée, vous préfèrerez les trattoria, osteria, enoteca ou enfin ristorante.

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La suite des plats possibles est digne d'une cour de roi : antipasti froid pour la mise en bouche et l'apéritif, primo de pâtes, soupe, polenta ou gnocchi - c'est là que vous étalonnerez la qualité de votre table d'hôtes -, secondo - on rentre dans les choses sérieuses - de poisson ou viande avec accompagnement, et pour clôturer le tout, si l'appétit ne vous fuit pas, les merveilleux formaggio et non moins divins dolce - un bon tiramisu vous en dira autant que la qualité du primo sur l'établissement choisi.

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Cette avalanche n'est qu'indicative, car dans ce pays chaud et subtil, on mange pour le plaisir et jamais par convenance.
Il ne vous reste plus qu'à choisir dans cet univers infini de combinaison de douceurs.

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Sans oublier biensûr, la perle noire de l'Italie, percolée avec amour sur un tapis finement moulu et tassé des meilleurs grains du monde, pour en extraire un nectar pur et de belle violence !

11/03/2007

Le Timbre Poste, resto-pub à Malakoff

medium_le-timbre-poste.jpgIl existe encore dans Paris des endroits magiques, sans chichi, au coeur de la France du bon goût, de la gentillesse et de la raison du prix. La branchitude n'est pas à l'aise dans cet endroit hors du temps, étouffé d'enseignes de consommation chinés en brocante. Les espaces de services délimitent des tables de convives en couleurs et en volumes sonores. L'odeur du temps et des vieilles reliques de pub à la française équilibre le ballet incessant des âmes venues cueillir quelques moments d'authenticité. Le zinc d'entrée dessine naturellement un sas et tend ses tabourets de cuir rebondits et fatigués à la dégustation d'un verre de vin, martini ou pastis. Les écrans cathodiques semblent des enseignes de plus, qui diffusent les meilleurs moments sportifs, mais le son est inutile, car la vie de l'endroit l'emporte toujours.

En période de rugby, la bière envahira les lieux et les 16 pressions du comptoir vous laisseront une double amertume, celle du houx blond et du choix du fût.

 

medium_au-timbre-poste-luc-bretones-1.jpgLe service est super efficace, sans brusquer, avec de vrais sourires, de vrais conseils tant sur la qualité que la quantité, car on ne sort pas avec la faim de ce restaurant au petit nom. Une table entre amis à midi pour couper une grosse journée de travail ou le soir pour se laisser aller, et vous partirez sans doute sur une bonne salade du Sud-Ouest aux noix et magrets, une pièce de boeuf qui se rit des steaks nord-américains ou anglais, un cantal coupé sur le bloc et un café viennois en guise de digestif et de tonifiant pour la route.

 

Un zeste de découverte vous amènera à croiser la fourchette avec un magret de canard au cassis, ou encore un confit de palombes. Le cru du patron sera alors disqualifié.

 

Dans tous les cas, prenez votre temps, celui de la rencontre, celui des bons petits plats maternels, si simples, si chaleureux et échangez quels éclats de voix et de rire avec la table voisine, la serveuse, le comptoir !

 

medium_le-timbre-poste-luc-bretones-2.jpgAdresse : 1, rue Rouget-de-l'Isle 92240 Malakoff
Tél. : 01 46 56 79 69 - Fax : 01 46 56 52 31

 

Ouvert tous les jours même le dimanche et les jours fériés.
Service continu jusqu'à 2 heures du matin. Tout ce que j'aime pour partager un moment de convivialité délesté des contingences du temps et des horaires.

La passion n'a pas d'heure, pas plus de limite..

08/05/2006

Cnature de la boutique Orange de Madeleine

Connaissez-vous le restaurant et "take away" Cnature de la boutique Orange du quartier de la Madeleine à Paris ? Reformulons : connaissez-vous la boutique Orange de Madeleine ?

Si votre réponse est non, alors mon conseil est univoque : voilà une expérience que vous devez inscrire à votre agenda ! On aime ou pas le high tech, le design et la mode, mais tout est étonnant dans cet endroit du futur intégré à un batiment du Paris historique. La boutique touche presque de ses arcades sa voisine du XVIIIème, la fameuse église de la Madeleine qui cale la perspective entre les deux palais de Gabriel et de la place de la Concorde et domine le faubourg Saint-Honoré et les grands boulevards.

L'endroit est exceptionnel par sa position, magique par son intérieur. Ce sont 300 mètres carrés de bonheur pour les sens et le corps. L'espace semble immense, l'ergonomie est partout, la simplicité et le raffinement se taquinent. Tout inspire la légèreté et le style.

 

medium_cnature-restaurant-orange-luc-bretones.jpgLe restaurant "Cnature" se trouve à l'étage. Une jetée de marches de bois noble aggripées à un fil de métal tendu  vous y amènent depuis l'espace appartement au parquet sombre épuré et à la cheminée blanche grande époque. Cet étage est pavé de grand carreaux blancs, luisants, très beaux. Les banquettes de vert chlorophylle semblent faites de grandes feuilles tendres et printanières. Les tables sont petites et épaisses taillées dans du bois brut. Les fentes et les chevilles sont énormes, on peut lire les coups de hache. On dirait qu'elles vous parlent. Au centre du carré de bois, un pavé de pierre, rappel urbain et doucement rebelle. Quelques fauteuils cossus de tissu marron forment un coin intime, chaleureux et relevé juste à l'entrée de l'espace restaurant. Les chaises de la rangée de tables qui bordent le "self-service" à petits paniers et le comptoir service frais sont faits de coques épurées et transparentes sur des pieds au gris métallisé.

 

Dans l'angle menant à la salle de réunion high tech et très design "zen room", vous avez le choix entre une table blanche oblongue sur grand pieds effilés et aux chaises satellites fixées en ellipse qui semblent compléter un cliché d'orange mécanique et un série de "comptoirs" internet sans doute les plus recherchés de Paris. Imaginez seulement surfer sur Internet, depuis un clavier chromé à souris intégrée fondu dans un plateau blanc sur lequel vous venez de poser votre plateau déjeunatoire. Vous soulevez les yeux sur une arcade de Paris et contemplez la Madeleine, les passants, les fleuristes d'en face ; mais soudain vous vous souvenez que vous vouliez consulter vos mails, réserver votre voyage, visiter quelques blogs amis, et vous vous reconcentrez sur un écran plats chromé ultra-design.

 

Côté "assiette", Cnature est simple, frais et résolument innovant. Vous saisissez un petit panier métallique tressé et chromé pour choisir en self service vos entrées, desserts, sandwitchs et autres boissons sur un rayonnage blanc et de verre. Les produits sont 100% frais et les boissons énergisantes et naturelles vous protègeront des aggressions extérieures... tout un programme !

J'ai opté pour un plat chaud calamars cuisinés aux petits légumes et riz basmati, un tiramisu et une boisson orange énergisante. Rien d'inoubliable, mais c'est un peu comme à la maison avec des produits frais, un pakaging sympa, nature et des récipients plastiques transparents qui laissent s'exprimer les couleurs et les imaginations pour les saveurs.

Le personnel a bien intégré les fameuses "valeurs orange" : proximité, dynamisme, simplicité pour n'en citer que trois des huit.

Une bulle de plénitude et de bien-être entre midi et deux pour s'arracher au rythme et à la violence d'une journée parisienne.

A vivre, absolument !

 

03/04/2006

Restaurant Le Pétel, face à la mairie du XVème station Vaugirard

medium_restaurant-le-petel.jpgComme pour le monde et les vins, la tendance parisienne du restaurant n'est plus toujours aux basiques, à l'effort et au respect de la tradition.
La déco vous en donne généralement plus que l'assiette et c'est une "chance" à l'époque de la fonte des goûts et des caractères. Dans le meilleur des cas, la frugalité des mets dessine une silhouette artistique qui stimule votre regard. La cuisine joue dans les dimensions du design et des couleurs, de l'ambiance et de la sensation dépaysante. Parfois, on vous fait le plein d'exotisme, sur des cuisines d'ailleurs faussement régionales. Les teins pâles du métro ou des cartes premium de compagnies aériennes s'amusent de ces tempêtes de menus à la mode et de verres de mono-cépages "fruités", "doux acidulés", "au poivron" ou au "miel". Simplicité, fausse brutalité, étonnement éphémère, j'en ai soupé avant d'avoir passé la porte de ces palais artificiels et parfaitement segmentés.

 

Le Pétel, c'est tout ce qu'il ne faut pas faire au marketing du restaurant 2006 et j'aime beaucoup ça !

 

Le style est kitch et soigné, les chaises de bistrot parisien et les bancs de velour rouge encerclent les nappes de tissu jaunes dressées de couverts sobres et de tulipes à vin aux pieds courts.
Le bar en bois veille sur son cheptel de chaises et se rappelle de toutes ses dégustations d'anthologie.
Rouge des velours, tentures, lampadaires de tables à franges de perles et serviettes, jaune des nappes, murs et lampes d'ambiance, boiseries vernies et has been, le Pétel ne triche pas, et on s'y sent bien, comme à Paris un soir d'été.

 

Ici, la surprise vous cherche en face et Michel Marie, le chef des lieux, vous attaque sur votre terrain et celui de vos aieux, avec fraicheur, sur une gamme de marché et de terroir français que vous allez redécouvrir sous la griffe d'un amoureux de la belle et bonne chair.
Le chef sort de sa cuisine après avoir livré bataille avec le feu et ses poêles pour s'enquérir de votre appréciation et vous commenter avec simplicité et amitié le plaisir qu'il a eu à sélectionner le vin qu'il vous a recommandé.

 

La terrine de canard aux pistaches et sa compotine d'oignons apaisent avec douceur les appétits féroces et prête un beau support à un Minervois Circus Parade de Jean-Michel Cazes, difficilement nommé, mais magnifique dès le flairage sur des arômes abondants de fruits mûrs et de vanille. Je vous conseille également l'escalope de foie gras de canard et ses figues fraîches, un classique parmi les classiques sur lequel Michel Marie n'a pas peur de vous emmener.
Les tanins serrés et le velouté de ce beau Minervois m'ont engagé à poursuivre sur un pavé de rumsteak présenté en pétales épaisses grillées et saignantes à coeur, fondantes en bouche sur un coulis de tomate fort à propos. Le gratin dauphinois et la purées d'aubergine sont aussi remarquables qu'elles manquent d'originalité. Bravo Monsieur Marie !
Tout aussi soigné et classiques parmi les classiques, vous retournerez au Pétel, pour déguster un carré d'agneau délicat à la crème d'ail, un foie de veau relevé au vinaigre de framboise, des rognons de veau délicieux à la sauce moutarde à l'ancienne ou encore une magnifique entrecôte saucée à la fourme d'Ambert.

 

Les viandes vous feraient presque oublier la palette de thons, sandres, rougets et autres dorades assortis de faire-valoirs aux parfums d'agrumes, d'épices, d'huile d'olives ou de ratatouille.

 

Et au moment du dessert, vous vous direz peut-être comme moi qu'un restaurant comme celui-là, lorsqu'il vous propose du fromage ne la fait pas pour combler sa carte. Vous choisirez alors deux énormes copeaux de brebis et leur confiture de cerises noires pour finir en apesanteur votre extrait de fruits noirs du languedoc.
L'assortiment de fromages du moment joue une composition franche de terroirs, le plus souvent au lait cru sur de belles portions de Saint-Nectaire, Livarot, Maroilles et Selles-sur-Cher.

 

Replongez vers vos jeunes années en dégustant avec gourmandise un riz au lait à l'ancienne, un nougat glacé au pain d'épice doré ou fêtez le printemps en dévorant un croquant de fraise subtil et envolé à la crème citronnée.

 

Vous l'avez compris, j'ai été séduit par cette petite chapelle de la gastronomie française, humble et pleine de vérité.
Ma seule hâte, réserver un de ses 40 couverts pour découvrir plus avant les plats de saison, et une cave ciselée des meilleures régions françaises avec par exemple des Château Haut Brisson, Margaux du Château Dauzac, Givry "Maison Chanson", Beaume de Venise "Château Redortier", Côteaux du Lanquedoc "Château de la Negly", Cahors Château La Coustarelle,..

Alors, entrez pour défricher l'ardoise du maître et dépoussiérer sa cave.

Tout ici respire la bienveillance !