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09/04/2006

Saint Chinian et Faugères, stars des Côteaux-du-Languedoc

Voilà deux écrins de pépites de vins rouges vrais, naturels et puissants et aromatiques. Le micro-climat de cette région est doux, protecteur du gel tout en restant sec et très ensoleillé. Ce vin produit à partir des cépages du Sud et de préférence avec les très bons Syrah, Mourvèdre (mon préféré) et Grenache. En complément on peut également trouver les cépages Counoix, Carignan et Cinsault.

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Les cours d’eau Bernazobre à l’Ouest et Orb à l’Est séparent en patte d’oie le domaine de Saint Chinian. Celui du Sud y est dominé par un sol caillouteux très draîné et aride.

Le Nord est constitué de côteaux schisteux élevés (jusqu’à 300 m) et facilement érodables. De beaux supports pour une liane svelte aux raisins très goûteux.

 

 

Saint Chinian et Faugères sont appellation à part entière depuis 1982 soit 3 ans avant les Côteaux-du-Languedoc.

15:55 Publié dans Les Languedoc | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Gastronomie

03/04/2006

Restaurant Le Pétel, face à la mairie du XVème station Vaugirard

medium_restaurant-le-petel.jpgComme pour le monde et les vins, la tendance parisienne du restaurant n'est plus toujours aux basiques, à l'effort et au respect de la tradition.
La déco vous en donne généralement plus que l'assiette et c'est une "chance" à l'époque de la fonte des goûts et des caractères. Dans le meilleur des cas, la frugalité des mets dessine une silhouette artistique qui stimule votre regard. La cuisine joue dans les dimensions du design et des couleurs, de l'ambiance et de la sensation dépaysante. Parfois, on vous fait le plein d'exotisme, sur des cuisines d'ailleurs faussement régionales. Les teins pâles du métro ou des cartes premium de compagnies aériennes s'amusent de ces tempêtes de menus à la mode et de verres de mono-cépages "fruités", "doux acidulés", "au poivron" ou au "miel". Simplicité, fausse brutalité, étonnement éphémère, j'en ai soupé avant d'avoir passé la porte de ces palais artificiels et parfaitement segmentés.

 

Le Pétel, c'est tout ce qu'il ne faut pas faire au marketing du restaurant 2006 et j'aime beaucoup ça !

 

Le style est kitch et soigné, les chaises de bistrot parisien et les bancs de velour rouge encerclent les nappes de tissu jaunes dressées de couverts sobres et de tulipes à vin aux pieds courts.
Le bar en bois veille sur son cheptel de chaises et se rappelle de toutes ses dégustations d'anthologie.
Rouge des velours, tentures, lampadaires de tables à franges de perles et serviettes, jaune des nappes, murs et lampes d'ambiance, boiseries vernies et has been, le Pétel ne triche pas, et on s'y sent bien, comme à Paris un soir d'été.

 

Ici, la surprise vous cherche en face et Michel Marie, le chef des lieux, vous attaque sur votre terrain et celui de vos aieux, avec fraicheur, sur une gamme de marché et de terroir français que vous allez redécouvrir sous la griffe d'un amoureux de la belle et bonne chair.
Le chef sort de sa cuisine après avoir livré bataille avec le feu et ses poêles pour s'enquérir de votre appréciation et vous commenter avec simplicité et amitié le plaisir qu'il a eu à sélectionner le vin qu'il vous a recommandé.

 

La terrine de canard aux pistaches et sa compotine d'oignons apaisent avec douceur les appétits féroces et prête un beau support à un Minervois Circus Parade de Jean-Michel Cazes, difficilement nommé, mais magnifique dès le flairage sur des arômes abondants de fruits mûrs et de vanille. Je vous conseille également l'escalope de foie gras de canard et ses figues fraîches, un classique parmi les classiques sur lequel Michel Marie n'a pas peur de vous emmener.
Les tanins serrés et le velouté de ce beau Minervois m'ont engagé à poursuivre sur un pavé de rumsteak présenté en pétales épaisses grillées et saignantes à coeur, fondantes en bouche sur un coulis de tomate fort à propos. Le gratin dauphinois et la purées d'aubergine sont aussi remarquables qu'elles manquent d'originalité. Bravo Monsieur Marie !
Tout aussi soigné et classiques parmi les classiques, vous retournerez au Pétel, pour déguster un carré d'agneau délicat à la crème d'ail, un foie de veau relevé au vinaigre de framboise, des rognons de veau délicieux à la sauce moutarde à l'ancienne ou encore une magnifique entrecôte saucée à la fourme d'Ambert.

 

Les viandes vous feraient presque oublier la palette de thons, sandres, rougets et autres dorades assortis de faire-valoirs aux parfums d'agrumes, d'épices, d'huile d'olives ou de ratatouille.

 

Et au moment du dessert, vous vous direz peut-être comme moi qu'un restaurant comme celui-là, lorsqu'il vous propose du fromage ne la fait pas pour combler sa carte. Vous choisirez alors deux énormes copeaux de brebis et leur confiture de cerises noires pour finir en apesanteur votre extrait de fruits noirs du languedoc.
L'assortiment de fromages du moment joue une composition franche de terroirs, le plus souvent au lait cru sur de belles portions de Saint-Nectaire, Livarot, Maroilles et Selles-sur-Cher.

 

Replongez vers vos jeunes années en dégustant avec gourmandise un riz au lait à l'ancienne, un nougat glacé au pain d'épice doré ou fêtez le printemps en dévorant un croquant de fraise subtil et envolé à la crème citronnée.

 

Vous l'avez compris, j'ai été séduit par cette petite chapelle de la gastronomie française, humble et pleine de vérité.
Ma seule hâte, réserver un de ses 40 couverts pour découvrir plus avant les plats de saison, et une cave ciselée des meilleures régions françaises avec par exemple des Château Haut Brisson, Margaux du Château Dauzac, Givry "Maison Chanson", Beaume de Venise "Château Redortier", Côteaux du Lanquedoc "Château de la Negly", Cahors Château La Coustarelle,..

Alors, entrez pour défricher l'ardoise du maître et dépoussiérer sa cave.

Tout ici respire la bienveillance !

27/03/2006

Morgon, le gammay noir à jus blanc s'exprime

medium_morgon-cote-du-py.jpgSous une noble robe de rubis aux reflets violacés, le Morgon Côte de Py de Dominique Piron est l'empreinte de son terroir signée en lettres de petits fruits noirs et rouges. Le gamay noir est franc et bien dompté.
L'attaque en bouche classique du Morgon est encore amplifiée chez ce bon cru. Le nez prépare à cette force fraiche de jeunes fruits rouges.
Exit les tanins ronds et fondus, la complexité des arômes du temps (le millésime n'est que de 2004). Le Gamay est un bon véhicule du terroir - au-delà même du fruit - ici, une colline éruptive unique de vieux granit et de basalte.

Le Morgon est ce qui se fait de mieux en Beaujolais. Il surclasse sans peine ses cousins vulgaires mais ne cache rien de son cépage enjoué. Le cru 2004 de Côté du Py est une déferlante de groseille et cassis, avec une belle acidité et une structure minérale surprenante. La finale est délicieusement mentholée.
L'élevage traditionnel et respectueux de la nature transpire dans ce vin minéral, fruité, légèrement épicé et qui devrait profiter de quelques mois de garde.
Je vous conseille donc de le laisser "morgonner" comme on dit et attendre avec envie les arômes de kirsch et les impressions subtiles de sous-bois.

Ma note personnelle : 6,5 en attendant 7 / 10 dans quelques mois...


Contact : www.domaines-piron.fr

07:35 Publié dans Les Beaujolais | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Gastronomie

20/03/2006

Les Boucherts Verts (De Gronne slagtere)

medium_bouchers-verts.jpgNous sommes loin d'Hollywood, des manequins siliconnés, des voitures de sport et de l'hémoglobine vulgaire.
Anders-Thomas Jensen est danois. Il décrit deux seconds bouchers, n'ayant jamais quitté les arrières salles, souvent froides, de la boucherie de leur patron tyranique. Le tableau de ces vies médiocres et vassales semble figé comme les figures aux reflets de gelée de paté de tête de ces deux lambdas de la société moderne. Svend sue au travail, Bjarne rêve d'ailleurs, et ils se retrouvent pour leur barbecue dominical, pour manger... de la viande grillée. La ville est grise et leur banlieue maussade. Vies dignes d'un ciel danois.

Pourtant Svend est ambitieux, taraudé par la volonté de faire quelque chose de son existence, quelles qu'en soient les conséquences. Que pourrait-il vraiment perdre d'aillleurs ?
Les débuts sont catastrophiques jusqu'à ce que leur ancien chef leur lance un défit.

L'art cinématographique est finement manipulé. L'atmosphère et les couleurs vont de paire dans des tons verts grisatres, ternes. Les personnages sont comme tirés d'une bande déssinée. Ils expriment à la perfection leur caractère, défauts, faiblesses mesquines, en fait leur humanité, leur chaleur intérieure, parfois étourdie par leur volonté de changer le destin, souvent tout simplement bonne.
Svend a une chemise à manches courtes et à losanges gris, une cravatte grise trop courte au noeud insignifiant et un pantalon gris-bleu à soufflets sans ceinture. Son front lui mange le visage et son crane chauve à moitié semble le prolonger jusqu'à la perpendiculaire.
Les clients ont le teint vert de gris sous des chapeaux de vieilles ridicules de mauvais goût et des manteaux de vieux tristes comme leurs pensées.

La puissance du film au-delà de l'humour, de la prouesse de réalisation et d'acteurs, réside dans une morale qui manque souvent à nos générations : croire en soi, travailler et faire les choses avec passion. Svend est un fou de boucherie, Bjarne croit suffisamment en lui pour le suivre très loin, le succès n'a besoin d'aucun autre apparat.

Vivre avec passion, croire en soi, faire les choses avec un soucis d'exigence permanente... Film à voir, incontestablement.

08:45 Publié dans A voir, Zorreurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Gastronomie

13/03/2006

Château Kefraya, grand vin du Liban

medium_chateau-kefraya-vin-liban.2.jpgVous recherchez l’exotisme des nouveaux pays du vin, la nouvelle star des sondages anglo-saxons du vin mondial, du vin global, la simplicité marketing du mono cépage, type jus de raisin alcoolisé et lourdement boisé ?

Alors changez de destination et rangez votre verre !

Le Château Kefraya n’est pas un "vin du monde", facile ou grossièrement flatteur. Les cépages français les plus fins et racés sont élevés dans une plaine plus connue pour la souffrance des hommes que pour ses vagues de touristes  avides de nouveauté. A 1 000 mètres d’altitude, le sud de la plaine de la Bekaa offre un support argilo calcaire et caillouteux, et un ensoleillement de rêve –jusqu’à sept mois sans précipitation- aux grands cépages français de Cabernet-Sauvignon, Mouvèdre (quel bonheur de le voir cultivé au Liban !), Syrah, Carignan, Cinsault et Grenache.
Le Château Kefraya sélectionne sur 300 ha surtout le Cabernet-Sauvignon, le Mouvèdre, le Carignan, le Cinsault et peu de Grenache. Les raisins sont vendangés manuellement puis pressés et mis en cuve par cépage. Le vieillissement de 18 mois commence après le coupage pour moitié en cuves inox et en fûts de chêne français. La mise en bouteille intervient au bout de 20 mois après les vendanges et amorce une mise en cave d’un an au château.

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Le cru de 1999 que j’ai dégusté est tout simplement magnifique. Le flairage est finement épicé, noble sur des tons de cuir et de fruits noirs bien mûrs. La mise en bouche est somptueuse et rare car harmonieuse et étonnament tonique. Une belle acidité et une finale mentholée soutiennent cette vigueur sans altérer le plaisir et la maturité parfaite de ce grand vin. Les mûres, le cassis et la réglisse se bousculent avec respect sur vos papilles. Fermez les yeux et appréciez ces arômes amples et racés.

Ma note : 8/10 pour ce beau travail libanais !

. Le flairage est finement épicé, noble sur des tons de cuir et de fruits noirs bien mûrs. . Une belle acidité et une finale mentholée soutiennent cette vigueur sans altérer le plaisir et la . Les mûres, le cassis et la réglisse se bousculent avec respect sur vos papilles. .
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Récompenses :

2003: Médaille d'Argent Concours International de Mundus Vini – Allemagne
2003: Médaille de Bronze Concours Œnologique International - Vinitaly
2002: Médaille de Bronze International Competition of Wine and Spirits (Londres)

06/03/2006

Vin jaune, côtes du Jura, cépage savagnin

medium_vin-jaune-jura.jpgLe Jura est un pays rude qui ne faillit pas à la tradition de se mériter. L'excellence prend le temps de s'affiner. 6 ans et 3 mois exactement !
C'est la clef de décriptage des 62 cl qui composent ce précieux patrimoine viticole jurassien. En effet, 62% du vin seulement persiste à l'évaporation au travers des tonneaux de bois et rejoindra enfin les "clavelins", ces bouteilles là aussi uniques, courtes en hauteur, au col large et à la couleur jaune doré.

Mais avant cette fin commerciale, il faut prendre le temps organique, celui de l'élevage vivant d'un vin parfaitement incomparable, un "never seen before", trop "spécial" pour les goûts asceptisés modernes, mais forcément troublant. Cette expérience unique, vous la devrez à des levures anaérobie, les "sacchromyces oviformis", qui au terme d'une fermentation lente et totale viennent se développer à la surface des cuves pour oxyder doucement le vin. Cette technique propre au Jura et à son climat apporte au vin un parfum et un goût très affirmés, très sec, vieillis, de noix et amandes encore vertes et croquantes, d'épices. L'acidité est importante et donne à ce vin une vigueur incroyable.

Le vin jaune, on aime ou pas, mais on n'y reste jamais indifférent. Sa robe "vieil or" est limpide et annonce sa pureté. Le flairage est incroyable et vous sèche les narines au sens propre comme au figuré. Très spécial, dans les tons de noix, de bois, très pur et comme sorti d'un désert avec ses seules qualités intrinsèques portées par une teneur alcoolique forte et parfaitement intégrée aux arômes. Mais non, il ne s'agit pas d'une eau de vie, 14° "seulement".
La bouche pour une fois avec un tel nez est complètement à la hauteur et confirme. Le vin jaune est  relativement rond sans être moelleux, boisé, sur les tons de noix et de fruits secs. La tenue en bouche est très surprenante.

La dégustation est conseillée à 16° en apéritif, sur des plats exotiques, de la viande blanche ou du poisson en crème et sur le fromage.

Potentiel de garde : 100 ans ! Vive le Jura pour ce joyau, vive la France pour son éclectisme !

Contact : http://www.jura-vins.com/

08:00 Publié dans Les Jura | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Gastronomie

27/02/2006

Valpolicella D.O.C. Classico Superiore de Campagnola

medium_valpolicella-campagnola-classico-superior.jpgLe cru 2002 de ce Valpolicella "Denominazione Di Origine Controllata" (près de Vérone) de la maison Campagnola est une entrée de gamme très engageante. Le nez est vaporeux mais pas fuyant, subtil, jeune et fruité, un souvenir qui ne me quitte pas depuis la dégustation. Doucement et profondément italien, fin et sans pesanteur, un rêve, un parfum...
Il y a tellement à dire sur les différents et si fameux Valpolicella que je commence par le basique, le vin simple, qui exprime son terroir, vendangé à maturité normale et qui exhale les parfums de fruits rouges des cépages Corvina veronese 55% environ, Rondinella 35% et Molinara 10% dont les raisins sont sélectionnés à la main. La couleur rubis est intense et lumineuse, un bonheur pour les yeux !

La mise en bouche est plus décevante, mais le plaisir du nez ne me fait pas bouder mon plaisir. La cerise mûre l'emporte avec fraicheur.

je vous conseille une dégustation à température ambiente sur un gibier plutôt grillé au four qu'en sauce. C'est ainsi que je l'ai apprécié.

Potentiel de garde : 5 ans.

Prix : aux alentours de 10 Euros

Ma note personnelle : 6 à 6,5/10 très sympathique et vivifiant.


Contact : www.campagnola.com

08:10 Publié dans Italie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Gastronomie