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28/05/2007
Château Pech d'André, Minervois pur mourvèdre
Les amateurs de vin distingués s'accordent sur le mourvèdre comme une composante intéressante, un touche du Sud, rude, de caractère, ce qui change tout dans un monde qui cherche le sien.
Quelques producteurs font ce qu'ils veulent, ce qui leur plait, et domptent avec brio ce cépage admirable, franc et entier. Marc et Germaine Remaury sont de ce bois là, et produisent un Minervois bien bâti, harmonieux, puissant et équilibré, avec une belle tonicité. Le nez est discret sur le pruneau et les épices.
La bouche révèle un corps ample et dynamique, alcoolique et tanique, amplifié par des arômes de pruneau - confirmation du flairage - de vanille et d'épices. Une belle acidité promet à ce Minervois une garde sereine.
Ma note : 7 à 7,5/10 pour ce Minervois authentique et original, de belle structure.
Compter 9Euros.
Conseils d'accord mets / vin : gibier en sauce ou côte de boeuf grillée au poivre et sel de guérande.
Contact : Château Pech D’André (Minervois)
Marc et Germaine Remaury
34210 Azillanet
Téléphone : 04 68 91 22 66
Télécopie : 04 68 91 23 85
08:40 Publié dans Les Languedoc | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : minervois, mourvèdre, 2004, pruneau, épices
14/05/2007
Marie-Antoinette, Sofia Coppola
Historiens et rigoristes s'abstenir !
Marie-Antoinette Coppola est une bulle de sensibilité et d'intuition. Un rêve en rose et bleu, clair, frais, adulescent dans un écrin nommé Versailles. Le poids de l'Histoire contre la légèreté de l'âge, des envies et du cours de la vie. La raison politique contre la beauté, le jeu et la gourmandise.
Kirsten Dunst est animée d'une beauté distinguée, d'une maturité précose qu'elle transmet brillamment à cette grande femme et d'un amour simple de la vie qui émane de tout son être.
Distinguée et de grande classe quand elle se fait dévêtir de façon ridicule au passage de la frontière française à l'âge de 14 ans pour ne plus jamais revenir en Autriche, distinguée et amusée quand on la dévêtit à nouveau pour l'habiller à chaque lever avec les femmes de rang, distinguée et royale lorsqu'elle salue avec une douce méprise la première prostituée de France, distinguée et courageuse à la veille de la prise de Versailles, distinguée dans l'Histoire lorsqu'elle quitte Versailles en carosse pour la dernière fois.
La pâle personnalité du roi n'ajoute rien au contraste de cette tempête de vie qui déboule dans un univers corseté et rigide. Il fallait oser des tons en pastel de rose et bleu clair, une musique mi-classique et résolument moderne, rythmée, des gâteaux énormes et drôles, une garde-robe extravagante et tellement classique. Sofia l'a fait pour nous transmettre sa flamme, son amour, sa passion.
Lost in Translation a poussé Scarlett Johansson au coeur d'un Japon urbain hystérique et déshumanisé, Marie-Antoinette installe Kirsten Dunst dans un Versaille politiquement décadent insouciant des guerres et de la proche révolution qui verra sa fin.
Le parallèle est saisissant et les deux femmes sont troublantes de beauté et de grandeur.
Marie-Antoinette est une femme, une enfant, une adolescente ; elle est espiègle, enjouée, généreuse ; elle est humaniste, raffinée, intelligente ; elle est élégante, gourmande, innovante ; elle est réaliste, imaginative, responsable.
Marie-Antoinette est 2 heures et 3 minutes de discussion avec votre coeur.
08:45 Publié dans A voir | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : marie-antoinette, sofia coppola
07/05/2007
Le Spicy, restaurant à Paris
Une bonne surprise non loin du rond point des Champs Elysées dont l'ambiance m'a rappelé Bon2 des frères Costes, mais avec beaucoup plus de rusticité, travaillée en toute modernité, mélangeant les styles de la branchitude parisienne, les tons ocre, rouge et jaune provencaux, la brique toulousaine et un air américain doucement has been.
Miguel Cancio Martins et François Wapler aiment allier bois, briques, fer forgé et cuir dans leurs architectures et mobiliers : le résultat est cossu, feutré, tamisé et solide face au temps.
Le ton sur ton est de rigueur et sans faute entre les différents espaces, la mezzanine, la rotisserie, le bar et la verranda.
Côté assiette, le chef Pascal Prod'Homme travaille les basiques de la cuisine à la française avec ce zeste de modernité aromatique et de créativité esthétique qui change tout.
Retour au goût ! La verrine de chèvre frais, concassée de tomates, courgettes et marinée a l'huile d'olive donne le ton du sud avec finesse et réalisme ; la hure de volaille à la coriandre et petits légumes, sauce wasabi ajoute à la tradition une touche pertinente d'exotisme. Vive le chef !
Votre coeur et vos sens s'interrogent, balancent entre valeurs sûres et accords insolites. Pourquoi ne pas profiter d'un plat de poisson pour basculer dans l'autre camp. Quittez donc la verrine pour le pavé de lieu à la plancha, semoule aux petits légumes, sauce au curry jaune de thaïlande et la hure pour les filets de dorade royale à la graine d'anis vert, tatin de tomates au romarin et thym frais. Si vous hésitez, préférez les noix de saint-jacques au beurre de clémentines, tombée d'épinards.
Pour les carnivores, le choix est difficle, mais vos préalables faciliterons sans doute la logique de votre repas. Je vous suggère le magret de canard cuit sur la peau, coriandre et graine de cardamome, purée de patate douce très agréable sur un bordeaux de bonne tenue.
Le chef connaît ses classiques et s'aventure sans difficulté sur un bon râble de lapin aux pruneaux, sauce moutarde au pistil de safran et son gratin dauphinois. bravo !
Le Malbec argentin - Magallanes Reserva 2004 - vous amènera clairement sur une goûteuse et tendre entrecôte d'argentine grillée au sel de guérande et poivre de séchuan et ses "spicy fries".
Le spicy joue la gamme des tartares de boeuf comme vous ne l'avez sans doute jamais vue. Je penche avec délice pour le tartare au basilic et parmesan reggiano. Mais c'est promis, je reviendrai goûter une version plus décalée aux épices douces sucrées salées.
La carte des vins est bien choisie, plutôt moyen haut de gamme, sans faute non plus, quoique trop pondérée sur les bordeaux à mon goût. Un seul côtes du rhône en Crozes-Hermitages et un seul bourgogne en Hautes-Côtes de Nuits..
La sélection étrangère est sympathique avec des Shiraz d'australie, un Malbec d'Argentine, un Casillero del Diablo rouge Cabernet Sauvignon du chilli biensûr, un Rioja d'Espagne, un cabernet sauvignon californien et un autre du plateau du golan israëlien.
N'ayant de véritable choix qu'en Bordeaux, je vous conseille le Margaux Baron de Brane 2002, Second Vin de Brane-Cantenac (un 65% Cabernet-sauvignon, 30% Merlot et 5% Cabernet-franc). Ce vin a toute sa place au spicy et avec classe il déploie ses arômes épicés et réglissés sur une bouche de tanins fondus et élégants. Il investit le palais sans le saturer.
Un liquoreux pour le dessert et les amoureux de chocolat ! Il manque à mon goût un verre de Mas Amiel. mais nous ferons avec un Monbazillac, Château Haute Fonrousse 2004. Le chef fait ses choix, et le chocolat flattera les femmes et les gourmands. En chocolat, je suis mono-maniaque pour le fondant au chocolat, coeur coulant ici mis en relief par sa glace à la violette.
J'ai enfin testé pour vous la brioche façon pain perdu au caramel laitier et au beurre salé avec sa glace à la vanille. Un autre basique très bien préparé, avec personnalité, par Pascal Prod'Homme. Le pain perdu est ma madeleine de Proust, celle qui fait revivre mes patissier lozériens préférés. Le caramel m'inquiétait, mais le mariage au beurre salé est une merveille de création. L'ensemble est doux, fondant avec une belle structure tout en moelleux et en variation chaud froid. Alléluia !
Comptez 50 Euros minimum pour un bon repas au Spicy.
Adresse :
Restaurant Le Spicy
8 avenue Franklin D. Roosevelt
75008 PARIS
08:25 Publié dans Restaurants | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le spicy, restaurant, paris, Champs-Elysées