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23/04/2007

Bacari, cichetterie, trattoria, osteria e ristorante

medium_trattoria-luc-bretones-2.jpgEn Italie, on se presse lentement, avec rythme et art de vivre, au son des sens et des envies.

Une petite pause se transforme en évasion gastronomique intense, en voyage immobile et complicité latine.

Le profil potelé du quinquagénaire du comptoir au tablier d'artisan du métier de bouche installe bien l'ambiance visuelle du "bacari" que l'on franchit avec curiosité et émerveillement.

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Les pavés de la ruelle fourmillent, le bacari  ou "cichetterie" assemble avec sérénité les couleurs, senteurs et arômes d'un tableau vivant, comme autant de touches aux reliefs savoureux, peintes au couteau, en mode impressionniste.
Les fruits de mer et légumes méditerranéens préparés en bouchées se bousculent en cascades de fraîcheurs du moment. Poivrons pelés multicolores, saisis à l'huile d'olive, calamars et sèches frites natures ou en beignets dorés, pois, fèves et haricots blancs frais sur un filet de première pression ou un vinaigre balsamico di Modena, sardines en filets ou petites et entières, amuses bouche au condiment, poissons et viandes hachées doucement cuisinées.

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Les jambons de Parme, de San Daniele coupés en chiffonnade fondent en bouche. Le "novello" rouge fruité et vif divertit des papilles concentrées sur leur met de choix.

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Sur le pouce au comptoir en discutant avec les convives du moment, en suivant les buts du calcio, ou en lisant les titres de la gazzetta, la mi-temps devient une tranche de bonheur simple. Tous les milieux se rencontrent dans ces chapelles laïques où la madone n'est finalement jamais très loin.

Les "chichetti" sont des gourmandises, à l'unité ou en brochette et un liant culturel puissant. Déjà accompagné ou en soirée, vous préfèrerez les trattoria, osteria, enoteca ou enfin ristorante.

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La suite des plats possibles est digne d'une cour de roi : antipasti froid pour la mise en bouche et l'apéritif, primo de pâtes, soupe, polenta ou gnocchi - c'est là que vous étalonnerez la qualité de votre table d'hôtes -, secondo - on rentre dans les choses sérieuses - de poisson ou viande avec accompagnement, et pour clôturer le tout, si l'appétit ne vous fuit pas, les merveilleux formaggio et non moins divins dolce - un bon tiramisu vous en dira autant que la qualité du primo sur l'établissement choisi.

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Cette avalanche n'est qu'indicative, car dans ce pays chaud et subtil, on mange pour le plaisir et jamais par convenance.
Il ne vous reste plus qu'à choisir dans cet univers infini de combinaison de douceurs.

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Sans oublier biensûr, la perle noire de l'Italie, percolée avec amour sur un tapis finement moulu et tassé des meilleurs grains du monde, pour en extraire un nectar pur et de belle violence !

11/03/2007

Le Timbre Poste, resto-pub à Malakoff

medium_le-timbre-poste.jpgIl existe encore dans Paris des endroits magiques, sans chichi, au coeur de la France du bon goût, de la gentillesse et de la raison du prix. La branchitude n'est pas à l'aise dans cet endroit hors du temps, étouffé d'enseignes de consommation chinés en brocante. Les espaces de services délimitent des tables de convives en couleurs et en volumes sonores. L'odeur du temps et des vieilles reliques de pub à la française équilibre le ballet incessant des âmes venues cueillir quelques moments d'authenticité. Le zinc d'entrée dessine naturellement un sas et tend ses tabourets de cuir rebondits et fatigués à la dégustation d'un verre de vin, martini ou pastis. Les écrans cathodiques semblent des enseignes de plus, qui diffusent les meilleurs moments sportifs, mais le son est inutile, car la vie de l'endroit l'emporte toujours.

En période de rugby, la bière envahira les lieux et les 16 pressions du comptoir vous laisseront une double amertume, celle du houx blond et du choix du fût.

 

medium_au-timbre-poste-luc-bretones-1.jpgLe service est super efficace, sans brusquer, avec de vrais sourires, de vrais conseils tant sur la qualité que la quantité, car on ne sort pas avec la faim de ce restaurant au petit nom. Une table entre amis à midi pour couper une grosse journée de travail ou le soir pour se laisser aller, et vous partirez sans doute sur une bonne salade du Sud-Ouest aux noix et magrets, une pièce de boeuf qui se rit des steaks nord-américains ou anglais, un cantal coupé sur le bloc et un café viennois en guise de digestif et de tonifiant pour la route.

 

Un zeste de découverte vous amènera à croiser la fourchette avec un magret de canard au cassis, ou encore un confit de palombes. Le cru du patron sera alors disqualifié.

 

Dans tous les cas, prenez votre temps, celui de la rencontre, celui des bons petits plats maternels, si simples, si chaleureux et échangez quels éclats de voix et de rire avec la table voisine, la serveuse, le comptoir !

 

medium_le-timbre-poste-luc-bretones-2.jpgAdresse : 1, rue Rouget-de-l'Isle 92240 Malakoff
Tél. : 01 46 56 79 69 - Fax : 01 46 56 52 31

 

Ouvert tous les jours même le dimanche et les jours fériés.
Service continu jusqu'à 2 heures du matin. Tout ce que j'aime pour partager un moment de convivialité délesté des contingences du temps et des horaires.

La passion n'a pas d'heure, pas plus de limite..

11/12/2006

Le Fleuray, Hôtel Restaurant à Cangey près d'Amboise, Val de Loire

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Londres est à 1H30 de Paris. La vallée de la Loire aussi.
Lâchez big ben, picadilly circus et les écureuils de parcs publics aux japonais et retrouvez un couple d'anglais amoureux de l'art de vivre à la française, in love with the "Loire Valley" !

 

La vallée des rois de France, du grand fleuve sauvage venu d'ardèche, des grands vins et grands fromages, de Balzac et Pantagruel. La culture de la vie, la culture pour la vie, dans une nature immense, douce et abondante ici et là provoquée par le plaisir de l'esprit, comme ce dandy château de Chenonceau en ricochets au-dessus du Cher.

 

La famille Newington est à la hauteur de cet enjeu. Elle représente tout ce que j'aime dans la culture anglaise dont la distinction, la retenue et l'amour des choses bien faites.

medium_le-fleuray-hotel-restaurant-cangey-amboise.jpgElle a en plus un réel intérêt pour la France et les Français et leur apporte beaucoup. Car tout est bien pensé pour que l'on n'y pense pas, et l'on se régale d'un accueil sincère et chaleureux, d'une chambre au nom chlorophylle, d'une déco kitch chic et très british, d'un restaurant so "frenchy taste", d'un salon si "cosy" où l'on vous propose de prendre le café après un bon diner, où l'on vous confie les cafetières justes passées au milieu d'une bibliothèque vivante, d'une musique d'ambiance parfaitement discrète et d'un feu de cheminé dansant. Les canapés profonds et grands fauteuils de rotin accueillent des coussins généreux ; on y passerait sa nuit à lire ou à rêver.

La moquette rouge aux motifs jaunes est moelleuse, les tapisseries rayées de blanc et de jaune gentillement rigoureuses : tout en douceur, en ordre et dans la sérénité.

 

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Mais cette sérénité s'est sans doute déjà gagnée à table. Amuses bouches de saveurs - dont une datte au roquefort ! -, vouvray, chinon, crevettes et champignons poêlés avec beurre d'ail et herbes du jardin de la France, pavé d'autruche de l'élevage d'Autrèche sauce au poivre vert et cognac, crème parfumée à l'orange et au pineau des charentes, quartiers d'oranges arrosés au cointreau. Cela n'est que mon menu et la carte est magique, remplie de merveilles et d'originalité. Que dire en effet de cette poire farcie au fromage de chèvre chaud parfumée d'une sauce au miel et moutarde à l'ancienne, ou encore de cette biche sautée au jus de porto et vin rouge avec un trait de chocolat ?

 

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Le cuisinier est un moderne non extravagant, un artificier du goût - sucrés / salés exceptionnels - sur des bases gastronomiques solides.

Le service est assuré par la fille et le fils des maitres du lieu, et assurement ils ont été à bonne école, le don en plus. Classe, proximité, simplicité, conseils efficaces et sans faux-semblants, ces gens ne se forcent pas, ils sont le service personnifiés !

 

Alors je dis un grand MERCI à la famille Newington pour le week-end inoubliable qu'ils ont illuminé, pour ce pari fou qu'ils ont fait il y a une quinzaine d'année en reprenant au milieu de nulle part une vieille ferme délabrée et livrée aux ronces. Cet endroit est un paradis, mais le paradis n'existe pas sans son âme vivante. Ici, une famille qui vous rend les lieux familiers sans jamais y être venu auparavant, une famille discrète et tellement proche de vous, une famille de gens bien, une famille qui est un peu celle de ses visiteurs amoureux.

29/12/2004

Restaurant l’Alsace : 39 avenue des Champs Elysées, Paris 8ème - Une valeur sûre

medium_l-alsace-restaurant.jpgEtant à moitié Alsacien, je suis d’autant plus attentif au respect des fondamentaux gastronomiques de cette région bénie de l’art de la table. Je me suis rendu à l’Alsace en famille sans réserver en précisant que je souhaitais une table éloignée de l’entrée et d’éventuels courants d’air. On m’a réservé une belle table au sous-sol et j’ai commandé un Gewurztraminer cru « Les Sorcières » de la bonne maison « Dopff & Irion », millésime 2002. Le terroir du château de Riquewihr - où selon la légende on brûlait des sorcières au moyen-âge - est intéressant et développe un vin fin et épicé. Avec quelques bretzels en apéritif, c’est amusant. En mangeant un plat relevé puis avec le fromage, c'est très bien. Ce gewurz est assez doux (trop ? comme la pluspart des vins d'Alsace ?) mais il a tout de même su garder beaucoup de caractère avec des tons fumés et épicés : une gourmandise avec du relief !

Mes invités arrivants, nous avons commandé des fuits de mer, des choucroutes et du poisson. Le serveur, géant par la taille (plus de 2 mètre) l’était aussi par la gentillesse et la tenue. Issu d’une famille très nombreuse (plus de 10 enfants nous a-t-il dit), ce gentleman nous a ravis par son attention et sa discrétion. Le repas fut très bon et le vin également du début à la fin du repas. Un de mes parents fêtant son anniversaire, nous nous sommes vus proposés gracieusement une tournée de champagne. Quelle joie de constater que même en 2004, même dans un des restaurants les plus connus et abordable de la capitale, on vous traite encore comme un client digne de sensibilité et de goût !

Nous avons passé une très bonne soirée.

Bravo l’Alsace, à recommander !

La prochaine fois je testerai les huitres géantes que j'ai vu servir non loin de moi. Les miennes étaient classiques mais vraiment très bonnes.